« J’ai plus d’intérêt à vendre un beurre de qualité qu’un beurre premier prix », assure le PDG de E.Leclerc

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Positionné sur une logique de bas prix depuis longtemps, E.Leclerc serait-il en train de remiser sa stratégie ? Le géant français de la distribution évolue a confirmé ce lundi matin 24 octobre le PDG du groupe sur BFMBusiness. Et pour cause, « les prix ne vont pas beaucoup baisser », explique Michel-Édouard Leclerc alors que les distributeurs vont entamer leur cycle de négociations avec les industriels. « Il y a un seuil en dessous duquel les prix ne peuvent pas baisser sinon on ne peut pas rémunérer les producteurs. Je pense qu’on y est proche », expliquait-il la veille sur Europe 1, déplorant que la déflation était « difficile à gérer ». Selon l’Insee, les prix de l’alimentation en grande distribution ont reculé de 0,3% en septembre

Preuve de ce récent changement, en septembre dernier E.Leclerc s’est engagé auprès des éleveurs bovins dans une démarche visant à valoriser la viande de bêtes spécifiquement élevées pour leur viande et à mieux rémunérer les producteurs. « Ce qu’il faut faire, c’est donner l’occasion aux producteurs et aux industriels de créer d’autres sources de valeur, de pouvoir repositionner leurs produits par des critères de qualité, par une segmentation, par un marketing plus élaboré », a-t-il précisé. Dans ce cadre, « nous sommes alliés objectifs des industriels pour chercher de nouvelles sources de valeurs, créer de la valeur, pour créer des produits qui justifient qu’ils soient plus cher, explique-t-il (…) J’ai plus d’intérêt à vendre un beurre de qualité qu’un beurre premier prix, ne serait-ce que d’un point de vue capitalistique, je prends plus de marge sur le beurre de qualité ».

10.000 EMPLOIS NETS CRÉÉS

Si ce n’est sur les prix, comment se démarquer de ses concurrents ? Par la qualité du service assure le PDG, qui veut notamment développer son service digital. « Souvent, quand le consommateur vient en magasin, il connaît mieux le produit qu’un vendeur pourtant bien formé ». Il y a donc désormais « un nouvel enjeu de formation, d’embauche et d’expertise de l’offre ».

Pour ce faire, M. Leclerc veut recruter : « Nous allons créer 10.000 emplois nets, dont 91% de CDI », notamment des ingénieurs « pour construire la relation avec le client, des sites, des portails ». Il souhaite également « embaucher en expertise, des bouchers, des pharmaciens, des libraires. Pour qu’Amazon, même s’il a le stock, ne puisse pas rivaliser sur le conseil et qualité de l’accueil ». Sans oublier, des recrutements destinés à améliorer le service des courses par internet, notamment dans ses « drive » et pour solutionner les problèmes du coût de la livraison à domicile en livrant dans des box ou des points relais.

Source : Boursorama